Préalables théoriques


Le terme bibliographie* est polysémique. Il peut désigner :

  • la liste exhaustive de tous les documents (sources, travaux, instruments de travail…) utilisés pour rédiger un travail.
  • l’instrument qui répertorie, de manière cohérente et hiérarchisée, tous les travaux parus en un certain temps, un certain lieu et sur un certain sujet.
  • la méthode heuristique conduisant à l’élaboration d’une liste des travaux pertinents pour un sujet donné.

C’est cette dernière signification qu’il convient d’adopter lorsqu’il est question d’une recherche bibliographique.

Avant d’exposer les différentes étapes de la recherche bibliographique, le terme travail* doit être affiné. Dans sa pratique quotidienne, l’historien·ne est confronté·e à des sources* et des travaux* :

 

Par le terme source*, on désigne les traces du passé qui constituent l’ensemble des documents à la disposition du chercheur. Peut devenir source toute trace du passé que l’historien·ne mobilise pour son étude. C’est le matériau de base de la recherche historique, la matière brute. Une trace du passé devient source lorsque l’historien·ne s’en sert dans sa recherche ; c’est l’historien·ne qui fait la source.

L’historien·ne travaille à partir de tous les types de sources :

Par exemple :

  • Sources textuelles ou littéraires : des inscriptions, chroniques, annales, historiae, gesta, mémoires de contemporains, pamphlets, revues, journaux…
  • Sources matérielles : vestiges archéologiques, édifices en élévation, éléments architecturaux, pièces de monnaie, sculptures, peintures, objets du quotidien…
  • Sources audiovisuelles : entretiens ou émissions radiodiffusées ou télévisées…
  • Sources orales : entretiens réalisés auprès de témoins, soit par le chercheur lui-même, soit par d’autres chercheurs qui ont ensuite veillé à la conservation pérenne de ces entretiens. L’onomastique – l’étude des noms propres –, la toponymie – l’étude des noms de lieux – et les traditions populaires comptent également parmi les sources de l’oralité.

 

Par le terme travail*, on désigne une publication scientifique mettant en œuvre des sources de manière informée, raisonnée et critique. Celles-ci sont dûment analysées, remises en contexte et confrontées les unes aux autres. Les travaux sont essentiellement utilisés par l’historien·ne pour éclairer son information.

On distingue généralement les livres* des articles*.

Un livre* est un travail rédigé par un ou plusieurs auteurs ou placé sous la direction d’un ou plusieurs auteurs. Contrairement à un périodique, il est complet en un seul volume ou destiné à être complété en un nombre limité de volumes. Un livre – travail généralement plus long qu’un article – peut être une monographie rédigée par un ou plusieurs auteurs ou un ouvrage collectif (actes de colloque, mélanges, hommages, etc.) auquel ont contribué plusieurs auteurs, sous la direction d’un ou plusieurs éditeurs scientifiques (rôle désigné, pour s’en tenir à la langue française, par l’abréviation éd. ou dir.).

Un article* est un travail rédigé par un ou plusieurs auteurs. Il est inséré dans un ouvrage collectif, dans une revue scientifique ou dans tout autre périodique.

Par le terme notice*, on désigne généralement une entrée dans un dictionnaire ou une encyclopédie. Le plus souvent, la notice est plus courte qu’un article. Indépandamment de sa longueur, la notice représente un travail.

 

En approfondissant, on signalera que certains travaux peuvent devenir des sources pour l’historien·ne :

  • dans le cas où les sources ayant servi à écrire les travaux ont disparu. Par exemple, le cas d’une inscription romaine perdue, connue seulement par le travail d’un érudit humaniste de la Renaissance. L’historien·ne doit toujours garder à l’esprit que l’utilisation du travail de l’érudit humaniste, dans ce cas, reste un pis-aller et n’est en aucun cas l’équivalent de la source perdue.
  • dans le cas où un historien·ne étudie les travaux des autres historiens modernes dans une perspective historiographique, c’est-à-dire en s’interrogeant sur la manière dont ces historiens ont écrit l’histoire.
modifié le 21/11/2022

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